Proces de la dictature chilienne en France, le collectif de soutien au Peuple Mapuche en France se solidarise avec les familles des victimes

Publié le par collectif.mapuche.over-blog.com

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Entre le 8 et le 17 décembre 2010, un procès historique aura lieu à la Cour d'Assises de Paris. Quatorze responsables de violations des Droits de l’Homme au Chili, durant la période dictatoriale, seront jugés (en leur absence) pour des crimes de séquestration, torture et disparition sur quatre citoyens français: Georges Klein, Etienne Pesle, Alfonso Chanfreau et Jean-Yves Claudet.En octobre 1998, leurs familles ont porté plainteauprès des Tribunaux français afin d’obtenir la justice qui ne leur a jamais été accordée au Chili.


La loi française permet de juger des crimes commis sur ses citoyens au-delà de son territoire, même en l’absence des accusés. La disparition étant un délit permanent, ces cas peuvent être jugés 37 ans après les faits. L'instruction de ce procès, qui s'est prolongé pendant 12 ans (entre-temps,Pinochet et trois de ses complices sont décédés) répond à ces critères. Ce sont les avocats de l'accusation et les témoins qui pourront donner à cet événement sa véritable dimension, inscrite dans la lutte contre l'impunité des crimes contre l'humanité.  Ainsi que les associations qui se sont portées parties civiles au procès: la Corporación de Defensa y Promoción de los Derechos del Pueblo (CODEPU), France Amérique Latine (FAL), l’Association d'Ex-Prisonniers Politiques Chiliens en France (AEXPPCH), et la Fédération Internationale des ligues des Droits de l’Homme (FIDH).

Il deviendra ainsi un procès symbolique contre la dictature chilienne, rendant justice, par l'intermédiaire de ces quatre cas emblématiques, à toutes ses victimes.

 

Des cas emblématiques, en effet: Georges Klein, conseiller du Président Allende, fut arrêté pendant l’assaut contre le Palais de La Moneda, et Alfonso Chanfreau en tant que dirigeant étudiant et militant du MIR (Mouvement de la Gauche Révolutionnaire). Jean-Yves Claudet, lui aussi militant du MIR, a disparu en Argentine dans le cadre du Plan Condor et Etienne Pesle a également payé de sa vie son engagement au service de la réforme agraire et de la restitution aux Mapuche de leurs terres ancestrales.Depuis cette époque, l’impunité accordée aux responsables de ces violations des Droits essentiels n’a pas permis d’obtenir une véritable justice au Chili. C'est à Rome que l'un de principaux responsables des crimes commis dans la région Mapuche, Alfonso Podlech, se trouve en ce moment emprisonné et en cours de jugement.

 

Pour lutter contre l’impunité qui favorise et encourage le non-respect des Droits de l’Homme, le Collectif de Soutien au Peuple Mapuche se solidarise avec les familles des victimes de la dictature. Nous appelons au maintien de la mémoire et à ne jamais oublier que la dictature s’est mise du côté des grands propriétaires terriens, lesquels n’ont pas hésité à « régler son compte » au Peuple Mapuche, faisant d'innombrables victimes, demeurées anonymes pour la plupart. Dans ce processus, la dictature a rendu aux privés les terres récupérées lors des réformes agraires, notamment sous le gouvernement de Salvador Allende et a développé un programme économique destructeur de la Mapu (« la Terre » en langue Mapudungún).

Aujourd’hui encore persistent au Chili les violations des Droits de l’Homme, particulièrement dans les régions où vivent les communautés indigènes en conflit. Un exemple en est l’application des lois antiterroristes héritées de Pinochet pour incarcérer les leaders Mapuche et les soumettre à des procès qui violent les normes juridiques les plus élémentaires.

L’impunité est la garantie de l’Etat pour les policiers qui commettent des exactions contre les citoyens chiliens. Les assassins de quatre jeunes Mapuche entre 2002 et 2009 n’ont jamais été condamnés, ce qui démontre bien la consécration de l’impunité.


Les différentes Associations et les membres qui composent notre Collectif tiennent à exprimer toute leur solidarité aux familles des quatre citoyens français disparus au Chili et en Argentine.

Nous saluons leurs efforts tenaces, ainsi que le travail consacré à la recherche de la vérité et de la justice, et nous espérons que la résonance de ce procès fera avancer la lutte contre l'impunité au Chili.


Collectif de Soutien au Peuple Mapuche.
France, le 7 décembre 2010.

 

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Texte en espagnol:

 

Entre el 8 y el 17 de diciembre de 2010, un proceso histórico tendrá lugar en la Cour d'Assises de París. Catorce responsables de violaciones de Derechos Humanos en Chile durante el período dictatorial, serán juzgados (en ausencia) por secuestro, torturas y desaparición de cuatro ciudadanos franceses: Georges Klein, Etienne Pesle, Alfonso Chanfreau y Jean-Yves Claudet.

En octubre de 1998, sus familias interpusieron querellas ante los Tribunales franceses con el fin de obtener justicia, la cual nunca había sido otorgada en Chile.


La ley francesa permite  juzgar crímenes cometidos contra sus ciudadanos más allá de sus fronteras, aún en ausencia de los acusados. La desaparición, siendo un delito permanente, justifica que estos casos puedan ser juzgados 37 años después de ocurridos los hechos. El sumario de este proceso que se prolongó por 12 años (entretanto, Pinochet y tres de sus cómplices fallecieron) cumple con estos criterios. Los abogados de la acusación y los testigos son quienes podrán dar a este acontecimiento su verdadera dimensión, inscrita en la lucha contra la impunidad de los crímenes contra la humanidad. Tal como las Asociaciones que se constituyeron parte civil en el proceso: la Corporación de Defensa y Promoción de los Derechos del Pueblo (CODEPU), Francia  América Latina (FAL), la Asociación de Ex Prisioneros políticos chilenos en Francia (AEXPPCH) y la Federación Internacional de ligas de Derechos Humanos (FIDH). Así, este proceso más que  simbólico contra la dictadura chilena, otorgará justicia a todas sus víctimas por el intermedio de estos cuatro casos emblemáticos: Georges Klein, consejero del Presidente Allende, fue detenido durante el asalto contra el Palacio de La Moneda y Alfonso Chanfreau lo fue en tanto que dirigente estudiantil y militante del MIR (Movimiento de la Izquierda Revolucionaria). Jean-Yves Claudet, también militante del MIR, desapareció en Argentina en el marco de la Operación Cóndor y Etienne Pesle pagó igualmente con su vida su compromiso con la Reforma Agraria y con la restitución de sus tierras ancestrales a los Mapuche.


Desde esta época, la impunidad otorgada a los responsables de estas violaciones de los Derechos fundamentales no ha permitido lograr una verdadera justicia en Chile. Es así como Alfonso Podlech, uno de los principales responsables de los crímenes cometidos en la región Mapuche, se encuentra en prisión y está siendo juzgado actualmente en Roma


Para luchar contra la impunidad que favorece y alienta el no respeto a los derechos humanos, el Colectivo de Apoyo al Pueblo Mapuche solidariza con las familias de las víctimas de la dictadura. Llamamos a conservar la memoria y jamás olvidar que la dictadura favoreció a los terratenientes, quienes no vacilaron en “ajustar sus cuentas” al Pueblo Mapuche, provocando numerosas víctimas quienes en su mayoría permanecen anónimas.

En ese momento, la dictadura entregó a particulares las tierras recuperadas durante la Reforma Agraria, principalmente bajo el gobierno de Salvador Allende, y desarrolló un programa destructor de la Mapu (“la Tierra”, en lengua Mapudungún).


Aún hoy, las violaciones de Derechos Humanos persisten en Chile, particularmente en las regiones de las Comunidades Mapuche en conflicto. Un ejemplo de ello es la aplicación de las leyes antiterroristas heredadas de Pinochet para encarcelar a los líderes Mapuche y someterlos a procesos donde se violan las leyes más elementales.


La impunidad es la garantía del Estado para los policías que cometen las exacciones contra la ciudadanía chilena. Los asesinos de los cuatro jóvenes Mapuche, entre 2002 y 2009, no han sido condenados, lo que demuestra claramente la consagración de la impunidad.


Las diferentes Asociaciones y miembros que componen nuestro Colectivo expresan toda su solidaridad a las familias de los cuatro ciudadanos franceses desaparecidos en Chile y en Argentina. Saludamos sus tenaces esfuerzos, así  como su trabajo consagrado a la búsqueda de la verdad y de la justicia; y esperamos que la resonancia de este proceso haga avanzar la lucha contra la impunidad en Chile.

 

 

Colectivo de Apoyo al Pueblo Mapuche

Collectif de Soutien au Peuple Mapuche

Francia, 7 de Diciembre de 2010

Publié dans Communiqués

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