Communiqué - Lonko Juana Calfunao - 8 mai

Publié le par Collectif Mapuche

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À toutes les organisations de Défense des Droits de l’Homme, aux  associations et à l’opinion publique, nationale et internationale, nous adressons ce communiqué afin de dénoncer ce qui suit :

 

1.- L’incessante persécution politique menée par le gouvernement de Sebastián Piñera et l’État chilien contre la Lonko mapuche Juana Calfunao. La voici aujourd’hui menacée d’être à nouveau jetée en prison dès son arrivée sur le sol chilien, alors qu’elle se trouve actuellement à Genève, bénéficiant d’un permis de visite pour raisons humanitaires à sa fille, Relmutray Cadin Calfunao.

 

2.- Les faits:

- La Lonko Juana Calfunao a obtenu une autorisation spéciale de sortie du Chili, valable 2 mois, pour retrouver sa fille de 13 ans, Relmutray, résidant à Genève depuis l’âge de 9 ans. L’objet de sa visite est de pouvoir réintégrer Relmutray à son noyau familial de la communauté Juan Paillalef, après 4 ans de séparation forcée due à l’emprisonnement de tous les membres de sa famille.

- Le permis en question, formalité préalable à la délivrance d’un passeport et d’un visa de sortie du territoire, a été octroyé à Juana Calfunao le 21 février dernier, ce qui lui a permis de se rendre en Suisse le 15 mars seulement.

- Le Service du Ministère de la Justice (SEREMI Justice) a alors considéré que la Lonko Juana Calfunao aurait dû se présenter le 21 avril 2011 au centre pénitentiaire pour femmes de Temuco, afin d’attester de son retour au Chili.

- Les retrouvailles de Juana Calfunao avec sa fille Relmutray ont provoqué chez cette dernière une grave décompensation psychologique, au souvenir des actes de barbarie commis contre sa famille. Elle fut en effet témoin oculaire direct d’actes inhumains et dégradants à peine imaginables, des agissements qui interpellent la conscience universelle. Relmutray a dû être hospitalisée et nécessite encore plusieurs interventions médicales qui requièrent la présence continue de sa mère pendant toute la durée du traitement.

-En raison des circonstances ci-dessus mentionnées, une autorisation de prolongation de séjour en Suisse à été demandée, accompagnée d’une lettre d’une éminente organisation internationale de Défense des Droits de l’Homme, demande rejetée par le SEREMI Justice, opposant à Juana Calfunao un mandat d’arrêt, effectif dès son entrée au Chili.

- La Lonko Juana Calfunao reste ferme dans sa position de mère, décidée à accompagner sa fille dans ces moments difficiles et à pouvoir retourner sur son territoire mapuche dans les plus brefs délais.

- Ajoutons que le gouvernement suisse a demandé au gouvernement chilien des garanties de sécurité pour Relmutray Cadin Calfunao, pour que son retour ait lieu dans des conditions normales et satisfaisantes, demande accompagnée d’une lettre personnelle de la Lonko à Piñera, datée de février 2011, dans laquelle elle exige des garanties pour l’intégrité physique, psychologique et psychique de sa fille et de toute sa famille. Cette demande formelle n’a toujours reçu aucune réponse de la part du gouvernement.

 

                                           La Lonko Juana Calfunao (Paris-mai 2011)

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                                      (Photo Dominique Grange)                                                                

 

3.- La pression exercée contre Juana Calfunao et sa famille est absolument inadmissible et incompatible avec l’octroi d’un permis humanitaire - permis qui n’est d’ailleurs pas respecté. Nous sommes convaincus que derrière les arguments administratifs du gouvernement, cette nouvelle menace d’emprisonnement de la Lonko est dictée par des raisons politiques, et qu’elle est motivée par la dénonciation publique, au niveau international des violations des Droits fondamentaux du Peuple Nation Mapuche que Juana Calfunao fait en ce moment.

 

4.- Nous appelons à la mobilisation générale en soutien à la juste cause du Peuple Mapuche et aux droits de Juana Calfunao et de sa famille, en particulier.

Il est essentiel de dénoncer ces faits auprès de toutes les ambassades chiliennes du monde, d’écrire au Président du Chili, au ministre de l’Intérieur, au ministre de la Justice, aux sénateurs, députés et aux instances chargées de la protection des Droits de l’Homme au sein des Nations Unies, ainsi qu’à tout organisme susceptible de condamner la persécution politique vécue par le Peuple Nation Mapuche.

 

Collectif de Soutien au Peuple Mapuche

 

  • Association bretonne INGALAN  BRO AN ALRE
  • CECT (Commission Éthique Contre la Torture/ France)
  • Association PUEBLO
  • AFAENAC

 

 

                                                                     Auray (France), le 8 mai 2011

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